La Shaw Brothers revient! A l'occasion des 10 ans de Wild Side, remise en avant de l'ensemble de la collection en DVD ! Tous restaurés et accompagnés de bonus, les 46 films seront proposés en coffret 2 DVD thématiques à partir du 15 mars, ainsi que 2 coffrets Trilogie DVD / Blu-ray. Ce blog est modéré par Frédéric Ambroisine, conseiller éditorial de la collection depuis sa création en 2004 et spécialiste du cinéma hongkongais.
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Rétro King Hu à la Cinémathèque

Publié par Fred

L’ouverture de la rétrospective consacrée à King Hu, réalisateur en autres de chef-d’œuvres du film de sabre tels que « L’Hirondelle d’Or (Come Drink With Me)» (1966), « Dragon Gate Inn » (1967), « A Touch of Zen » (1971) et « Raining In The Mountain », débutera ce soir, mercredi 8 février 2012 à 20h, à la Cinémathèque Française (51 Rue de Bercy, 75013 Paris) avec la projection du plutôt rare « Pirates et Guerriers (The Valiant Ones) » (1975) dont les scènes d’action fut réglées par le talentueux Sammo Hung (qui 10 ans plus tôt, s’occupa également de celles de « l’Hirondelle d’Or » avec Han Ying-chieh).


C’est le succès critique et publique de « L’Hirondelle d’Or » qui élèva King Hu (alias Hu Jinquan alias King Chuan) au rang de spécialiste du wu xia pian (film de sabre chinois). Pourtant, les arts auxquels il s’était intéressé jusqu’ici, n’étaient pas uniquement martiaux et rien ne le prédestinait spécialement à une carrière dans le milieu du cinéma.




King Hu, 1959
Né à Pékin le 29 avril 1931, King Hu est le fils unique d’une mère peintre et d’un père passionné d’histoire. Il n’est donc pas étonnant qu’il développe durant sa jeunesse un intérêt particulier pour toutes les formes d’arts touchant à la culture chinoise tels que la calligraphie ou l’opéra chinois.

Après des études à la National Art Institute de Pékin, le jeune King Hu multiplie les emplois divers (animateur radio, rédacteur de livres bouddhistes…) avant de fuir le régime communiste en 1949. C’est à Hong Kong que se feront ses premiers contacts avec le milieu du cinéma. Correcteur dans une imprimerie, il travaille ensuite dans le dessin publicitaire (plaquettes et affiches de films,…) avant d’être engagé par le studio mandarin Great Wall comme décorateur de plateaux. Il fait ensuite de l’assistanat et de la figuration dans quelques films pour la Yung Hwa (notamment sous la direction du réalisateur Yan Jun), où travaille également un certain Li Han-hsiang.

De cinq ans son aîné, Li Han-hsiang possède un passé artistique quasiment similaire à celui de King Hu. La collaboration et l’amitié des deux hommes qui en résulte n’en est que plus logique. Et lorsque Run Run Shaw fonde la Shaw Brothers en 1958, Li Han-hsiang (qui réalisa son premier film quelques années plus tôt pour la Shaw & Sons), n’hésite pas à recommander King Hu qui est alors engagé en tant qu’acteur et scénariste.


King Hu, 1962

Cette année là, King Hu tourne (et chante) sous la direction de son ami dans le premier film en couleurs de Hong Kong, "The Kingdom & The Beauty" (1958), un immense succès en Asie qui impose le huangmei diao (film historique et musical inspiré de l’opéra traditionnel chinois) comme le nouveau fer de lance des studios.



Lin Dai, Chao Lei et King Hu dans "The Kingdom and the Beauty" (1959)

Précisons également qu’en tant qu’acteur King Hu tourna près d’une quarantaine de films entre 1956 et 1971 dont « The Deformed »,  film dans lequel il est affublé d’un maquillage étonnant et qui reçut deux prix à l’Asia-Pacific Film Festival en 1961.


"The Deformed" (1960)
C’est grace au genre flamboyant qu’est le huangmei diao que King Hu fera ces débuts de scénariste  - "The Bride Napping" (1962) - puis de réalisateur avec "The Love Eterne" (1963), un film de Li Han-hsiang dont il réalise plusieurs scènes très identifiables.

La beauté du cadre, très picturale ainsi que la précision et la fluidité des mouvements de caméra préfigurent la mise en scène magistrale de "L’Hirondelle d’Or". King Hu tient également un rôle dans ce film au succès fracassant – en particulier à Taiwan où certaines personnes iront le voir plus de 100 fois – inspiré d’une célèbre histoire d’amour adaptée à l’écran de nombreuses fois. Il enchaîne en écrivant, interprétant et réalisant "The Story of Sue San" (1964), un autre huangmei diao supervisé par Li Han-siang, une fois de plus très apprécié de la critique et du public, qui conte la romance entre une courtisane et un fils de ministre impérial.

Ayant fait ses preuves auprès de Run Run Shaw, ce dernier lui commande deux projets. Le premier, "Sons Of The Good Earth" (1965) est un film de guerre se déroulant en Chine qui rencontre de sérieux problème avec la censure en Malaisie et à Singapour où le film fût un échec (les exploitants, peu emballés par le discours anti-japonais du film, exigèrent de sévères coupes). Devants désormais éviter les sujets politiques, King Hu est contraint d’abandonner "Ting Yee-chan", son nouveau projet au contexte similaire. Son film suivant sera « L’Hirondelle d’Or »…

"L'Hirondelle d'Or" (1966)

La Cinémathèque nous propose un documentaire réalisé par Hubert Niogret ainsi que 12 films du cinéaste tournés entre 1962 et 1993, sur les 15 qu’il a officiellement réalisés.

Polly Kuan et Shuh Jun dans "Dragon Gate Inn" (1967)

Donc exit les films à sketches « Four Moods » (1970), « The Juvenizer » (1981) ainsi que le fantastique « The Wheel of Life » (1984), films rares qui furent projetés à Montreuil au Mélies il y a 8 ans lors d’une rétrospective organisée par Christophe Champclaux (qui édita notamment en VHS « All The King’s Men » de King Hu via sa société Panda Film).

Jaquette VHS française de "Touch of Zen"

Le samedi 18 février à 14h30, « King Hu : l’apesenteur et la grace » : Rencontre avec Olivier Assayas, Hubert Niogret, Charles Tession, animée par Bernard Benoliel précédé de la projection de « L’Hirondelle d’Or » de King Hu.

 
Cheng Pei-pei dans "L'Hirondelle d'or" (1966)

"L'Hirondelle d'Or" sortira chez Wild Side en coffret 2 DVD accompagné de sa suite réalisé par Chang Cheh, le 14 mars 2012.  

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